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Les premières expériences de 1891-1892.
La sous-commission technique de la commission extra-parlementaire du Cadastre fit procéder en 1891 et en 1892 à des expériences techniques sur le terrain, en vue d'apprécier la valeur des différentes méthodes de levé qui pourraient être employées pour la rénovation de l'ancien cadastre.
Ces expériences ont été faites dans sept départements français (Eure-et-Loir, Mayenne, Meuse, Pas-de-Calais, Hautes-Pyrénées, Savoie, Haute-Vienne) choisis de façon à présenter, dans des régions différentes, des terrains variables quant aux accidents naturels du sol, au morcellement de la propriété, aux clôtures, au genre de culture. Chaque champ d'expériences avait une superficie de 600 hectares environ.
Deux méthodes furent comparées, à savoir la méthode réglementaire de l'administration des contributions directes et du cadastre (triangulation subsidiaire, cheminements et surtout alignements) et la méthode tachéométrique. Equivalentes quant à la précision, la méthode tachéomètrique fut jugée plus rapide, celle des alignements plus facile à vérifier.
L'essai de réfection du cadastre de Neuilly-Plaisance.
Une expérience de plus grande ampleur, à savoir la réfection du cadastre de la commune de Neuilly-Plaisance (Seine Saint Denis) fut menée de 1893 à 1896 par Charles Lallemand, Inspecteur Général des Mines et membre de la commission extra-parlementaire du Cadastre. Cet essai a embrassé toutes les opérations
que comporte le renouvellement intégral du cadastre,
depuis la délimitation des propriétés
jusqu'au calcul des contenances et l'établissement
des registres cadastraux.
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Extrait d'un croquis d'arpentage Extrait du plan cadastral correspondant |
La volonté première de Charles Lallemand fut d'établir une méthode de rénovation cadastrale reposant sur des bases scientifiques solides. C'est ainsi qu'il mit au point, en collaboration avec
Sanguet, divers instruments de mesure, en particulier le
cercle azimutal à microscopes. |
Une des grandes innovations qui furent testées à
l'occasion de cet essai fut la gravure directe des plans cadastraux
sur zinc : des feuilles de zinc portaient un quadrillage
décimétrique obtenu à l'aide d'une machine, et
les points définis par leurs coordonnées étaient
piqués exactement à leur place au moyen d'un
coordinatographe. Ce dernier instrument était composé
d'une règle divisée (lecture des abscisses), contre
laquelle glissait une équerre munie d'un curseur se
déplaçant devant une échelle perpendiculaire
à la règle (lecture des ordonnées); au centre du
curseur se trouvait la pointe servant à marquer le zinc.
La gravure directe du plan sur zinc permettait d'obtenir par un
simple tirage à la presse des reproductions du plan cadastral
à un prix minimal.