Histoire du Cadastre

JEAN-BAPTISTE DELAMBRE 

Fils d'un drapier, Jean-Baptiste Delambre est né à Amiens le 19 septembre 1749. A quinze mois, atteint de la petite vérole, il reste dix-sept jours entre la vie et la mort. Il ne gardera aucune marque de sa maladie, mais on craint qu'il ne perde la vue. Jusqu'à 20 ans, ses yeux sont d'une extrême faiblesse; il supporte difficielement la lumière. Persuadé qu'il deviendra un jour aveugle, il dévore tout ce qui lui tombe entre les mains, engrangeant le plus de connaissances possible. Il éduque ainsi sa mémoire et peut se souvenir au mot près de pages entières lues quelques semaines plus tôt.

Féru de littérature grecque et latine, il parle parfaitement l'italien, l'allemand et l'anglais, allant jusqu'à publier des Règles et méthodes faciles pour apprendre la langue anglaise. A Paris, il devient le précepteur du fils du receveur général des Finances, Mr d'Assy, personnage considérable. Delambre suit les cours du Collège de France, en particulier ceux de Lalande qui l'initient à l'astronomie. En 1787, toujours au Collège de France, il entend Laplace lire sa Théorie sur les grandes inégalités de Saturne et Jupiter. Impressionné par la justesse de ce qu'il vient d'entendre, il recalcule toutes les observations concernant ces deux planètes. Puis il établit les tables d'Uranus, du soleil, de Saturne, de Jupiter et des ses satellites. C'est l'un des premiers astronomes à déduire ses calculs astronomiques de formules analytiques.

En 1792, il est admis à l'unanimité au sein de l'Académie des Sciences. En 1795, il fait partie des membres-fondateurs du Bureau des Longitudes. On le charge de la mesure de la Méridienne, plus précisement de la section allant de Dunkerque à Rodez, la section allant de Barcelone à Rodez étant confié à un autre astronome, Pierre Méchain. Cette grande entreprise durera jusqu'en 1799, après plusieurs interruptions et de nombreuses péripéties dues aux troubles de la Révolution. C'est ainsi qu'il fut arrêté ("Il n'y a plus de Cadémie, on est tous égal" lui dira-t-on), car il était soupçonné de faire des signaux aux ennemis de la Révolution. Effectivement, il en, faisait, mais géodésiques...

 

En 1803, Delambre est nommé secrétaire perpétuel de l'Institut, organe qui avait remplacé l'Académie des Sciences lors de l'avènement du Directoire (Constitution de l'an III, 26 octobre 1795). En 1804, à la mort de Méchain, il est nommé à la tête de l'Observatoire de Paris. En 1807, il devient professeur au Collège de France, occupant la chaire d'astronomie précedemment tenue par Lalande. La relation détaillée des opérations de mesure de la Méridienne forme les trois volumes de la Base du système métrique décimal (1806-1810) que l'on considère toujours comme un chef-d'oeuvre d'analyse et de rigueur scientifiques. Delambre a rénové les procédés de calcul en géodésie. A 70 ans, il élabore une monumentale Histoire de l'astronomie qui demeure un ouvrage fondamental. Comblé de charges et d'honneurs, il mourut le 19 août 1822.

 

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