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607. Pour mettre plus densemble et de célérité dans la confection des expertises et faciliter la surveillance de linspecteur, le directeur peut appeler, des divers points du département, tous les contrôleurs sur le canton à cadastrer, et leur distribuer les communes de ce canton.
608. Lorsque le directeur juge que des contrôleurs, soit par leur âge, soit par la faiblesse de leur santé, soit par toute autre raison, ne peuvent pas être employés avec succès aux expertises, il peut proposer au préfet de reverser sur ces contrôleurs lexamen des réclamations et les autres travaux ordinaires de leurs collègues, pendant la durée des expertises.
609. Les contrôleurs employés au cadastre participent néanmoins aux indemnités accordées pour les travaux relatifs aux patentes et aux portes et fenêtres, comme sils en avaient fait le travail.
610. Le contrôleur chargé dune expertise, accompagne sans cesse lexpert dans toutes les opérations.
611. Le contrôleur éclaire lexpert de ses conseils ; il ne néglige rien pour prévenir ou faire rectifier les erreurs quil découvre, soit lorsque lexpert procède à la classification et à lestimation des produits, soit lorsquil soccupe du classement des propriétés.
612. Si lexpert nadhère pas à des observations que le contrôleur persiste à croire justes, le contrôleur les consignes dans un rapport particulier. Ce rapport est envoyé au directeur, qui en défère lobjet, avec son avis, au préfet.
613. Le contrôleur doit prendre des renseignements sur la consistance des baux, sur le mode dadministration, sur les usages locaux et sur les circonstances qui rendent les prix favorables, soit au propriétaire, soit au fermier.
614. Le contrôleur doit consulter la notoriété publique sur le prix raisonnable et ordinaire de location de telle ou telle propriété, et prendre des informations sur le produit de quelques domaines non affermés ; il en garde note, pour leur appliquer le tarif provisoire, et corroborer ainsi la ventilation des baux.
615. Le contrôleur doit tirer le prix commun des fermages, qui résulte de la combinaison de plusieurs baux, et comparer ce prix au prix moyen des classes réunies.
616. Il ne sagit, pour avoir le prix moyen des classes réunies, que de diviser le produit des évaluations de toutes les classes dune propriété par le nombre darpents qui les compose (668) .
617. Le contrôleur a une idée de lexactitude de ce résultat, en comparant le prix moyen tel quil la obtenu, avec le prix commun de fermage qui aura été déterminé par la connaissance de la valeur des baux.
618. Si le prix moyen résultant de la division du produit des classes par le nombre darpents, est inférieur à la valeur locative, il faut en conclure, ou que le classement na pas été bien fait, et que les premières classes ne contiennent pas les quantités qui leur appartiennent, ou que les évaluations partielles de chaque classe sont trop faibles. Cette différence reconnue entre deux résultats qui doivent être à très-peu de chose près les mêmes, détermine un nouvel examen, et le contrôleur doit le provoquer auprès de lexpert.
619. Lorsque les baux qui existent pour une commune sont insuffisants et ne peuvent guider sûrement lexpert, le contrôleur doit recourir à ceux des communes voisines déjà expertisées, et dont les propriétés ont le plus danalogie avec celles de cette commune.
620. Sil nexiste aucun bail, le contrôleur qui a dû se procurer des actes de vente et autres, translatifs de propriété, doit consulter la valeur vénale. Il doit consulter encore quelques propriétaires ou cultivateurs de bonne foi : sil dans la commune des régie de biens dépendants ou dadministrations détablissements publics, le contrôleur prend auprès des régisseurs tous les renseignements quils peuvent lui procurer ; enfin , le contrôleur doit examiner si les décisions du conseil de préfecture, intervenues sur les réclamations des propriétaires, sont dans le cas de lui fournir quelques connaissances : cest par la combinaison de ces différents moyens, quon peut parvenir à sapprocher de la vérité et à préserver lopération de linfluence de lintérêt et de la partialité.
621. Il est un moyen sûr de vérifier si le classement est bien fait, et si les évaluations de chaque nature de propriété sont bien proportionnelles entre elles.
Ce moyen consiste à prendre un acte de partage, et à voir si les évaluations assignées aux portions de chaque copartageant sont dans la proportion indiquée par le partage.
En voici deux exemples :
Le bien dAntoine Lebrun a été partagé par tiers entre ses deux fils et sa fille, Pierre, Jean et Cécile Lelong ;
Le contrôleur applique le tarif définitif à chacune des trois portions de ce bien, daprès la contenance et la classe de chaque portion :
Sil en résulte que la portion de Pierre soit évaluée à . ..335f 50c
celle de Jean, à . ..332f 80c
et celle de Cécile, à ... .334f 90c,
le contrôleur en conclut que le classement est bon, ainsi que les évaluations dans leur rapport entre elles, puisque les trois copartageants ont chacun un revenu à peu près égal.
Le bien de Georges Després a été partagé par sixièmes ; le S.r Durand en a cinq sixièmes et le S.r Guillemet un sixièmes :
Si les évaluations cadastrales assignent à Durand un revenu de .510f 00c
et à Guillemet un revenu de ....101f 50c,
cest une preuve de la justesse d classement et des évaluations.
622. Si, en définitif, un contrôleur se trouve totalement dépourvu de renseignements pour une commune, il doit, quant lexpert lui paraît affaiblir ses évaluations, insérer ses remarques personnelles dans son rapport.
623. En parcourant le terrain, le contrôleur tient note de toutes les erreurs quil remarque, soit dans le plan, soit dans le tableau indicatif, telles querreurs de situation, de désignation, de numération, omission, confusion de natures de culture, contenance, & (550).
624. Le contrôleur ne peut pas regarder comme des défectuosités dans le plan, les changements de nature de culture survenus sur le terrain dans lintervalle des opérations des géomètres à celles de lexpertise.
625. Le contrôleur transmet ses notes au directeur, pour que les rectifications reconnues nécessaires soient faites sans retard par lingénieur vérificateur et les géomètres.
626. Le contrôleur sassure si le plan ne présente pas plus de parcelles que le terrain nen comporte ; il rend compte au directeur du résultat de cette vérification.
627. Afin de faciliter lexpédition du rôle de la contribution foncière des maisons, et de celle des portes et fenêtres, le contrôleur profite de la circonstance de lexpertise des communes pour faire le recensement exact des ouvertures imposables.
628. Le contrôleur est chargé de la rédaction du procès-verbal de lexpertise (604), et de tous les états et tableaux qui en dépendent (444, 459, 498, 514, 546, 554, 555, 601). Il est tenu de suivre en tout lopinion de lexpert, sauf à consigner, dans un rapport, ses observations personnelles.
629. En parcourant le terrain avec lexpert (549), le contrôleur porte au crayon, dans la dernière colonne de la page verso du tableau indicatif, la classe de chaque parcelle.
Si une parcelle est divisée en deux ou plusieurs classes, il indique ces classes au crayon, et, autant quil est possible, la position et la contenance de chaque classe.
630. Lorsquun parcelle se trouve consister en une propriété bâtie, le contrôleur porte, toujours dans la même colonne, la classe de cette parcelle comme maison (540), ou la laisse en blanc, si cest une usine, les usines nétant pas susceptibles de division en classes (541).
631. Chaque soir, le contrôleur marque à lencre les indications des classes quil na fait que tracer au crayon dans le cours de la journée. Il évite, par ce moyen, que la trace du crayon ne sefface et ne loblige de retourner sur le terrain.
632 .Le classement sur le terrain étant déterminé, le contrôleur porte, dans les cinq colonnes du tableau indicatif destinées au classement, la contenance de chaque classe pour chaque parcelle, daprès les indications quil a prises sur le terrain.
Il remplit, sur le relevé des numéros de même nature de culture, les cinq colonnes relatives au classement.
633. Pour toutes les propriétés bâties, il porte la contenance entière dans la première classe, attendu que leur superficie est évaluée comme terre labourable de première classe (18).
634. Le contrôleur rédige ensuite un second cahier de tableau indicatif ou minute détat de classement, pour les propriétés bâties.
Il forme ce second cahier, en relevant sur le premier toutes les maisons, caves isolées, bâtiments autres que ceux servant à lexploitation, forges, moulins, usines, manufactures, &., déjà portés dans le premier cahier.
Il donne à ce second cahier une nouvelle série de numéros, et indique, pour chaque propriété bâtie, la classe quelle a en cette qualité, et non plus celle à raison de sa superficie.
635. Le second cahier de classement contient moins de détails que le premier ; sa rédaction est plus simple et son format plus petit. Les sept premières colonnes sont remplies par le contrôleur.
636. Le contrôleur porte le nombre des portes et fenêtres de chaque propriété, dans les colonnes de létat de classement des propriétés bâties destinées à les recevoir.
637. Le contrôleur doit suivre rigoureusement les modèles. Le directeur ne peut tolérer quil y soit fait aucun changement, ni quant au fond, ni quant à la forme, luniformité étant, après la fidélité des évaluations, la qualité la plus essentielle dune opération qui sexécute dans toutes les parties de lEmpire.
638. Le contrôleur adresse au directeur toutes les pièces des expertises. Il accompagne cet envoi dun rapport qui contient les renseignements quil aura dû recueillir particulièrement, les observations quil aura faites à lexpert et que celui-ci naurait pas suivies, et lexplication des motifs déterminants de chaque opération.
639. Le contrôleur ne peut se dispenser, sous aucun prétexte, de fournir le rapport dont il sagit, ainsi que de joindre aux pièces de lexpertise lextrait séparé, pour chaque bail, de létat de classement des propriétés qui y sont comprises, et la note quil aura rédigée du rapprochement des évaluations avec les actes du partage (621).
640. Les contrôleurs, dans le cours de leurs opérations, doivent sattacher à faire considérer le cadastre sous son véritable point de vue ; à dissiper les craintes que peut inspirer laugmentation du revenu résultant des expertises comparativement à celui donné par les anciennes matrices ; à tranquilliser les experts qui appréhenderaient que la bonne foi mise dans leurs travaux ne fût préjudiciable aux commune : ils font connaître toutes les mesures prises pour que la même loyauté caractérise les opérations de tous les départements. Enfin les contrôleurs peuvent donner lassurance que le cadastre na nullement pour objet de faire augmenter la contribution des communes, et que son seul but est de rendre la répartition plus égale entre elles.