Histoire du Cadastre

TITRE IV

SECTION I

CHAPITRE V

TRIANGULATION

 

 Définition.

117 La triangulation est un composé de triangles, dont les angles ne doivent pas être trop aigus ni trop obtus, et qui, partant d’une base avantageusement placée, couvrent tout le territoire de la commune et s’étendent aux principaux points extérieurs les plus rapprochés de son périmètre.

But de la triangulation.

118 Le but de cette opération est de donner au géomètre les moyens de se diriger avec certitude et précision dans le levé du plan ; elle a cet avantage qu’elle peut se vérifier par elle-même, et qu’elle fait connaître au géomètre les fautes qu’il a commises et la nécessité de les rectifier avant de se livrer au levé des détails.

Cette opération donne aussi à l’ingénieur vérificateur des moyens sûrs et faciles de vérifier l’ensemble et les détails du plan

Opérations de la Triangulation.

119 La triangulation consiste dans les opérations suivantes :

1° Mesurer une base ;

2° L’orienter ;

3° Choisir sur le terrain les ponts disposés le plus convenablement pour la formation des triangles ;

4° Observer les trois angles de chaque triangle ;

5° Calculer les triangles et la distance de leurs sommets à la méridienne du lieu et à sa perpendiculaire ;

6° Former, avec les résultats des deux opérations précédentes, le registre des opérations trigonométriques ;

7° Construire le canevas trigonométrique.

Emplacement de la Base.

120. Le géomètre choisit, dans la commune, ou s’il ne s’y trouve pas d’emplacement convenable, dans les communes voisines, un terrain propre à l’établissement d’une base ; il en fixe les extrémités par de forts piquets, afin qu’elles puissent se retrouver dans tout le cours de l’opération et servir à la vérification.

Mesure de la base.

121. Cette base sera mesurée au moins deux fois, en sens contraire, avec la plus grande précision. La mesure s’en fera en tenant toujours la chaîne de niveau, et la longueur ainsi déterminée sera énoncée dans le procès-verbal.

Observation pour diriger la Triangulation.

122. Le géomètre, en parcourant la commune pour chercher un emplacement convenable à l’établissement d’une base, et en mesurant cette base, détermine quels sont les points immuables qu’il doit observer, place et fait placer des signaux dans les lieux les plus apparents pour former les sommets des angles.

Le nombre des points à observer doit être au moins de 1 pour 100 arpents métriques ; ces points doivent être convenablement distribués.

Observation des Angles.

123. La base étant bien fixée, le géomètre s’en sert, en stationnant , soit aux extrémités, soit à des points intermédiaires, pour observer les angles que forment, avec elle, les principaux points du territoire de la commune et les signaux qu’il a placés, et s’en écarte successivement, en formant la chaîne de triangles jusqu’aux limites de la commune : tous les angles de chaque triangle doivent être mesurés avec soin, à moins que les obstacles locaux ne forcent à conclure le dernier.

Rattachement avec les Communes voisines.

124. Le géomètre étend ses observations, autant qu’il lui est possible, à des points pris dans les communes limitrophes à celle où il opère.

Registre des Opérations trigonométriques.

125. Le géomètre ayant terminé ses observations sur le terrain, fait le calcul des triangles, et inscrit le résultat de ses observations et calculs, ainsi que les distances à la méridienne du lieu et à sa perpendiculaire, sur un registre à ce destiné. Ce registre doit présenter, par colonnes, la désignation des triangles, la valeur des angles en degrés, minutes, les extrémités des côtés, la longueur en mètres de ces côtés et les observations que le géomètre croit devoir faire pour l’intelligence de ce travail.

Canevas trigonométrique .

126. Le géomètre rapporte toutes ses observations sur un canevas trigonométrique construit à l’échelle de 1 sur le papier à 50,000 sur le terrain ; ce canevas est réuni au registre des opérations trigonométriques.

Envoi à l’Ingénieur vérificateur.

127. Le géomètre envoie à l’ingénieur vérificateur le registre des opérations trigonométriques et le canevas aussitôt leur confection, avant de se livrer au travail du parcellaire ; celui-ci vérifie les calculs et fait part de ses observations au géomètre.

 

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