Histoire du Cadastre

LA BIBLE ET LE CADASTRE : TU NE RECULERAS PAS LES BORNES DE TON VOISIN...

 

Malgré le fait que "la Bible n'est pas un cadastre" (Yitzhak Rabin), les aspects cadastraux n'y sont pas totalement absents comme le montre l'article suivant tiré de la revue québecoise "Arpenteur-géomètre" de janvier 1993 .

 

Propriété et démarcation : une nécessité historique et ... biblique !

 

 Chaque animal, chaque humain, chaque famille, tribu ou peuple, a besoin d'un espace minimum vital, un certain territoire qui lui permette d'être et de se mouvoir avec une certaine aise, et qui lui fournisse le nécessaire à sa survie. Lorsque l'homme se sent à l'étroit sur son territoire, c'est la guerre avec ses voisins. Et, que de guerres répertoriées dans l'histoire !

Le sol permet non seulement la vie de l'homme, il permet la survie de la race. C'est pourquoi, tant d'hommes sont morts, y ont laissé leur vie, que ce soit pour défendre un territoire, ou pour agrandir le leur en accaparant de nouvelles terres. De l'importance du sol dérive l'importance de la propriété immobilière. Les peuples anciens ont toujours attaché une très grande importance aux prescriptions qui assurent le respect de la propriété foncière. Chez la plupart des peuples de l'antiquité, la propriété y était défendue non seulement par des lois civiles, mais aussi, et surtout, par des lois religieuses.

La Bible signale l'importance de la propriété du sol :

· "Alors Jacob prit une pierre et la dressa comme une stèle. Et Jacob dit à ses frères :"ramassez des pierres". Ils ramassèrent des pierres et en firent un monceau... Laban dit :"Que ce monceau soit aujourd'hui un témoin entre moi et toi... la stèle est témoin, que moi je ne dois pas dépasser ce monceau vers toi et que toi tu ne dois pas dépasser ce monceau et cette stèle, vers moi, avec de mauvaises intentions." (Genèse, 31,45)

· "Tu ne déplaceras pas les bornes de ton prochain, posées par les ancêtres, dans l'héritage reçu au pays que Yahvé ton Dieu te donne pour domaine." (Deutéronome, 19, 14)

· " Maudit soit celui qui déplace la borne de son prochain." (Deutéronome, 27, 17)

· "Ne déplace pas la borne antique que posèrent tes pères."(Proverbes, 22, 28)

· "J'achetai donc à mon cousin Hanaméel le champ qui se trouve à Anatoth et je lui en payai le prix de dix-sept pièces d'argent. Je rédigeai l'acte de vente, j'y mis mon sceau en présence des témoins que j'avais convoqués, puis je pesai l'argent sur une balance. Ensuite, je pris l'acte de vente qui était scellé, où figuraient les stipulations et les clauses de la transaction, ainsi que l'exemplaire qui était ouvert, et je remis l'acte de vente à Baruch, fils de Nériya, fils de Mahséya, en présence de mon cousin Hanaméel et des témoins qui avaient signé l'acte, sous les yeux de tous les Judéens qui étaient assis dans la cour du corps de garde. Puis j'ordonnai à Baruch en présence de tous : "-Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d'Israël : prends ces documents, l'acte de vente qui est scellé et celui qui est ouvert, et dépose-les dans un vase de terre cuite pour qu'ils se conservent longtemps. Car voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d'Israël : On achètera encore des maisons, des champs et des vignes dans ce pays." (Jérémie, 32, 9)

 Le bornage était avant tout, une institution religieuse. Avant d'y procéder, il fallait se conformer aux rites consacrés : on invoquait les dieux, on les prenait à témoin, on leur faisait des sacrifices, on posait l'instrument en terre d'après les règles liturgiques. Tout, en un mot, était soumis à une tradition étroite et dont on ne pouvait s'écarter.

En Grèce, le législateur s'était occupé, de bonne heure, de renforcer par des lois civiles, les prescriptions religieuses. Pour prévenir les querelles qui naissent constamment entre voisins, il avait réglé avec soin les rapports entre fonds contigus.

 

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